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Feuilllle, Itin'Errance et Natur'Ailes
13 janvier 2015

Les Enragés - III -

 

Nécessité et Fierté de la Peur.

 

J’entends, je vois beaucoup : « Même pas peur ! »

Je ne suis pas d’accord.

J’ai peur et je le revendique ; cela ne m’empêche nullement de sourire -ou davantage- à n’importe quelle couleur, culture ou religion humaine, uniformisée ou non, et même bien au contraire.

Mais ma peur exacerbe ma vigilance, améliore ma concentration, tout en affinant mes perceptions, et évidemment ne détruit absolument pas mes projets : je sors, je discute, et je vais même davantage à Paris, histoire de passer devant une synagogue ou une mosquée.

La prudence est mère de sureté, c’est bien connu,  mais ne fige pas forcément.

Ce n’est pas par provocation, c’est simplement pour sourire à des populations maltraitées et le mot est faible. C’est en ce moment qu’il faut le faire justement. Mon rapprochement doit être physique, acté. Les mots ne suffisent pas toujours malgré leur force. C’est du moins ma sensation actuelle.

Même si ces déplacements tiennent parfois de l’épopée d’où je pars (garer ma fourgonnette aisément dans la Capitale que je connais trop mal n’est pas vraiment une sinécure, et je prends les transports en commun à la périphérie Francilienne–Normande) il me semble que je ne peux rester comme à l’accoutumée tranquillement dans ma superbe campagne.

Il ne s’agit pas de braver quoi que ce soit ; les adultes ont le discernement de ne rien provoquer de séditieux. Il s’agit simplement d’être présente, de montrer que rien ne doit entraver les échanges et le partage, d’être libre, même si la crainte d'être blessée ou pire existe.

 

... Et je l’avoue, j’ai peur aussi que beaucoup de Juifs s’en aillent. Bien sûr je les comprendrais, et ce n’est pas simplement par orgueil de Française, je n’en suis plus là ; bien sûr également, je suis effondrée de voir que ma chère France ne sait pas défendre à ce jour ses Citoyens de toute religion, mais cela va au-delà de cette pensée : en tant que Française, j’ai besoin de cette pluralité, de cet arc-en-ciel de Peaux, j'y suis accoutumée depuis l'enfance ; j'aime croiser ces différences, m'enrichir des diversités pensées spirituelles, culturelles, amicales, économiques etc… de toutes les confessions.

Je me vois seulement mal vivre chaque jour avec la réduction des richesses françaises.

 

 

… Tout être vivant, et l’humain adulte n’y échappe pas, défend naturellement d’instinct sa vie, cherche à la rendre meilleure, et c’est ce qui a conduit notre race à atteindre son niveau actuel de connaissance, de savoir-faire, de réflexion et de raisonnement. Je ne dis pas que nous sommes parfaits, (loin de là !) mais au moins nous sommes encore là, et si variés !

 

... L'humain se protège des dangers, car son instinct de survie est le résultat d’un apprentissage constant débutant à sa naissance. Depuis que nous sommes nés, nous apprenons tous l’amour de la vie, c’est aussi ce qui perpétue notre race. Nous l’apprenons systématiquement lorsque nous apprenons à protéger nos vies, et la plupart du temps avec bienveillance et amour.

Comme nous ne sommes pas dotés d’emblée d’instinct à notre naissance ; nous ne pouvons pas, tout petit enfant, nous défendre car nous ne comprenons pas les risques. Pire même : si une personne en qui nous avons confiance nous demande de faire un geste mettant plus petit que soi en danger, nous le ferions sans doute en toute inconscience, pour faire plaisir.

Mais qui demanderait cela???

 

 

Au fil du temps et des apprentissages, prodigués régulièrement par les proches et les collectivités, nous emmagasinons et intégrons "à vie" de plus en plus de réflexes qui nous la préserveront si besoin est (maturité, bon-sens). Nous sommes éduqués dès que possible à repérer les périls à l’aide de tous nos sens, et  ensuite à les présager et analyser grâce à nos mémoire et intelligence :

Nous apprenons l’odeur du danger (gaz- feu).

Nous apprenons à repérer les bruits l’inhabituels (avalanche, explosion, détonation.)

Nous apprenons à goûter précautionneusement (amertume, acidité, poisons.)

Nous apprenons à ne pas toucher longtemps ce qui blesse (glace, braise, acide.)

Nous apprenons à repérer un éclat incongru, un objet contondant indécemment porté ou une lueur étrangère au quotidien (arme, lame, incendie.)

Plus tard, en réfléchissant, nous pourrons ainsi éviter une atteinte physique, consciente ou accidentelle (attaque d’un félin, voiture fonceuse.) Nous parviendrons (en les prévoyant ou/et les déduisant) à échapper à une mort ou des blessures  potentielles ou possibles. Nous nous préserverons toujours par exemple lors d'un bombardement ou d'un tsunami attendu.

Nous « apprenons donc  l’instinct », regroupant toutes ces prévisions et savoirs acquis, les transformant en une alerte machinale et automatique, constante en nos esprits. Nous affûtons et complétons cet apprentissage encore davantage dans un environnement inconnu (jungle pour les non-initiés, état de guerre...)

Cet "instinct" acquis et non inné (réflexes) a sans aucun doute épargné une infinité de vies précieuses, sans être la panacée de tout.

Mais bien certainement la peur est instigatrice, au même titre que la raison et les apprentissages, à cette forme "d'instinct" typiquement humain. Je ne la dénierai donc pas.

 

 

... Je relève la tête, vois un ciel nuageux mais clément pour cette saison. Je passe devant une mairie affichant des noms noirs sur fond blanc, mais aussi des pancartes fraternelles…

Et je songe à la folie des meurtriers, suicidaire, donc bafouant le principe primaire et initial de la vie : l’aimer donc se protéger ou apprendre à la protéger.

Ils n’ont pas toujours été ainsi, je ne dois pas l’oublier.

Avaient-ils si peur de la vie ? S’y sentaient ils si inutiles, si anonymes ?

Il va falloir maintenant chercher à comprendre la cassure de leurs âmes, leur perdition pour l'humanité, leur cheminement les conduisant à la monstruosité.

 

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