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Feuilllle, Itin'Errance et Natur'Ailes
5 septembre 2006

Voyage de l'Âme.

 

Voyage de l'Âme, octobre 2005.(en attendant mon errance de cet été)


….Je suis en route ! J’ai quelques heures de retard sur mon programme personnel, qui m’avait pourtant laissé une marche assez vaste dans mon horaire, mais il y a toujours quelque chose à faire au dernier moment : un agencement de sortie pour l’Un, une discussion de dissertation pour l’Autre, un besoin de présence avant la courte séparation surtout. Les enfants sont grands, mais sont toujours mes enfants…sourire.

Je jette un œil vague et dubitatif sur une carte routière aux routes lilliputiennes pour finalement ne garder en tête que la destination générale : Arras Cambrai. Ce n’est pas si loin.
Les CD sont prêts, Maurice Benin (jolie Eglantine, je vis …) côtoie Beethoven et Jean Michel Jarre, Jean Ferrat, Téléphone et Evanescence, Brahms Berliner et Obispo ; je mettrais Culture ou Nostalgie entre deux…

Le paysage tant chéri dans le passé défile, il ne fait pas trop gris, et je « reconnais » les haies bordant les petites collines et les coins boisés.


Les pans de neige durcis en mini congères, reliquats des chutes de neige de la semaine dernière (ciel à peu près bleu cet après-midi, mais moins quatre quand même), stagnent par endroits et ourlent certains champs façon « frissons ».


Je ne roule que sur les départementales et communales, ça me permet de me perdre un peu ( !) ; du coup, j’entrevois l’arrêt obligatoire pour assistance en personne éperdue ;

Une minuscule station service m’accueille les bras ouverts, on m’offre un café maison spécialement réchauffé pour l’occasion, (hé hé ! le café du Nord toujours chaud, comme les cœurs des gens…) que je reçois en même temps que l’accent rude immédiatement dés-enfoui des souvenirs de l’enfance.
Un grand éclat de sourire me chavire presque, et une foule de détails se dés-ombre et se dénombre sans regrets.

Le ciel se fige un instant dans ses couleurs de gris fer et annonce la fin de l’après midi ; je ne suis plus loin et il est temps d’arriver.

Je retrouve tous les « déjà là », car bien sur, étant la plus proche géographiquement, je suis la dernière arrivée ! C’est un précepte actif qui sommeille en chacun de nous cela ; ne jamais arriver à l’heure. (Rire)
Enfin toi, Lilli, qui m’attend devant ton portail ouvragé, car les autres sont déjà à l’apéritif dans une autre maison de briques rouges. Chez toi non plus, le réseau téléphonique ne fonctionne que par à-coups. ; Je les aurais sillonnées tes petites routes serpentueuses !

Soirée locale, pas très loin du Cateau ; rien que le mot me rappelle la vieille « deux chevaux » couleur bleu suranné et les marchés qui commençaient à piailler vers la même époque.
Sous l’ardoise grise et les murs «  brique », dans la maison des Amis, je reconnais l’odeur indéfinissable des foyers de là-bas, faite de cire d’antiquaire, de senteur des terres, de moins en moins souvent des cuisinières à bois. Mais toujours l’odeur du café, symbole de l’accueil en ces parages.
Dans la petite salle des fêtes d’un village, tous à la même table, nous nous racontons, nous retrouvons encore une fois sans lassitude les émotions communes et les échanges sans bâtons, rompus ou non.
Dès que la musique démarre, nous devenons frénétiques (le champagne ?) et dépendants de la piste. On a bien dansé Lili !


Les danses se succèdent et révèlent leurs personnalités :

La Valse, qui grise les esprits par son simple jeu de toupie, le Jerk qui réveille le corps en le rendant créatif, le Rock qui réunit deux gymnastes légers,

La Musette, qui attendrit les personnes les plus âgées, le twist qui nous oblige à de drôles de postures faites de plis et de jeux de jambes.


J’observe avec quelle facilité les nombreuses personnes s’harmonisent peu çà peu dans le suivi du Madison, que nous préférons tous dans notre groupe regarder que danser : les automatismes des pas et des « phrases » de mouvements se mettent à l’amble. Un bel ensemble collectif…

On a bien ri et on s’est bien trémoussés tous, même si le calme sensuel des Slows nous laisse indifférents ce soir.


(On s’amuse ! Et cet intermède/ interview insolite et merveillesque de la chaîne de télévision locale. ; mdr ! Quel démon extraverti et sans gène m’a piquée ?! Vraiment il faudra que je revienne plus souvent : l’hilarité est trop présente ici. Nos bêtises vers Cambrai!)


…Il est tard, non, tôt. ; Je laisse sans remords le dessert pour m’évader…
J’ai froid…Dehors, le ciel est glacé, et une couverture presque uniforme de givre sclérose légèrement chaque brin d’herbe crissant et cassant. A cet endroit de la nuit, les étoiles brillent « pointu »et leur émaillage semble un tatouage immense et infini clouté de brillants.


Merci du manteau de secours Lili, dans la voiture.


J’ai encore l’acuité de voir, avant le dodo réparateur, précautionneusement nichée au creux de l’un de tes bras, la petite tartelette que je n’ai pas dégustée et que je donnerais à mes enfants au retour.

….C’est un matin clair et froid qui m’éveille.


Je reprends ma boite à tableaux habituelle (c’est si magique les images des souvenirs) et, alimentée d’une énorme tasse de café bien brûlant et de ma vilaine peau de laine grise si chaude, je vais…. Tout dort… sauf…


Les quatre huskies me lèchent les mains et me reniflent en gestes humides de bienvenue. Ils m’absorbent à tel point que je ne réalise pas immédiatement la vivacité du concert extérieur :
Une chorale ailée déploie ses chants en cacophonie perçante et néanmoins musicale. C’est splendide. Je ne vois pas les oiseaux, ils sifflent des airs avec puissance mais ils restent invisibles. Je suis un peu subjuguée car il y en a beaucoup ici. Il sont joyeux et leurs trillent s’accompagnent de frémissements perçus mais imperceptibles.


Comment prendre ces fantastiques chants en photographie ?


Il faut dire que certains arbres ou arbustes sont feuillus même l’hiver dans ton jardin Lili.
Je les écoute un long moment, décode parfois avec succès leur appartenance et lance plus loin mon regard sur les plaines en face.


Ca « me fait flèche » : Une envie de caresser les collines et dormir au creux des ombres des forêts, cueillir les presles et les groseilles sauvages, re-sentir l’écorce-peau-d’arbre du chêne familial, revoir enfin mon coin natal plus précisément me tire en pensée vers des sentiers arpentés peu éloignés d’ici.
…Indécise, je décide tout de même de concréter ce lieu auditif par une numérisation : l’image me fera réentendre ce que je n’y verrais pas.

Je sens l’air palpiter, le froid vibrer, et le matin grandir…

J’examine avant de m’apercevoir qu’ils m’épient aussi, curieux de tout, les carassins prolifiques et rustiques de Jo et Lili, bien au chaud dans leur mare glacée, ( !). Leurs petits ventres rouges ou blêmes se faufilent entre les algues d’eau douce et verte.

Je sais que je vais bientôt repartir…j’ai une boule à l’estomac mais un grand sourire dans le cœur.

Tu vois, Lili ; gentille brodeuse vivant ma Thiérache natale, j’avais un bien beau rendez vous inhabituel à honorer, là-haut, dans cette petite contrée du Nord de la France.

…Et surtout à ne pas manquer...


Sourires à tous, toutes.

feuilllle

 

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Commentaires
E
un pays magique, des gens magiques et un style magnifique ...
L
il y a longtemps que je ne l'avais vu ce texte ma feuilllle, nous avons passé un inoubliable week end cette fois la, comme tous les autres d'ailleur, et il est toujours aussi present en mon coeur, il y en aura d'autres je le sais, mais ça me touche toujours autant de les lire bisous
L
Un très beau texte, qui résonne en mon coeur de nordiste, oui, j'étais au nord une trentaine d'années, maintenant à l'ouest, mais ces souvenirs évoquent en moi des images, des ambiances chaleureuses à nulle autre pareille. Merci (un instant j'ai cru que tu avais eu de la neige durant ces vacances, toujours bien lire entre les lignes...)
C
"La force de ceux qui aiment apaise même les tourments, la tendresse des femmes recèle tant de puissance."... Innokenti Annenski <br /> <br /> Sourire et bises Feuilllle!
F
serais de retour lundi<br /> sourire tous toutes
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