la faune éthique
...On m'a demandé un jour si je n’étais pas outrée, moi qui écris parfois correctement, par
l’écriture à la mode : le « Texto ».
Non je ne «
pète pas un câble » lorsque je dois lire des textos (bien que je ne sache
les faire que depuis peu) ou de l'écriture en abrégé.
Je n'ai rien contre, c'est pour moi une forme moderne de dactylo, liée au son,
possible pour tous ; la technologie progresse rapidement et la puissance
mémorielle des portables n'est pas si importante que leur pouvoir de
communication géographique. (Aller vite et loin, à l'essentiel...et surtout au
moins cher !)
Tout de même,
sur les tchats, j'apprécie la modération des mots abrégés, simplement car je ne
les comprends pas tous.
Sur un
canal, des gens différents s'assemblent pour communiquer. La base
réelle d'échange collective et officielle est encore la langue maternelle sur
les salons. Donc un minimum à respecter si l'on veut se comprendre tous, se
recevoir, surtout entre générations (la gymnastique d’esprit des jeunes
accèdent facilement à cette art de dire, bien plus que les cinquantenaires…).
Car je défends
profondément l’absence du fameux « conflit des générations » dont on
nous a rabattu l’existence il y a quelques années. Je suis ravie de voir que
les tchats justement prouvent le contraire. Je pense que l'on avait mélé des
conflits parents /enfants , au reste souvent constructifs quand ils ne vont pas
trop loin, avec un problème soi disant de génération.
C'est vrai, je suis plutôt du style «
ortho-grave » que littéraire ; mais j'aime les belles syntaxes et écrire, et me
je rends compte du pouvoir et de l'attrait des mots.
Ceci dit, je ne pense pas que notre belle langue française,
à l'image des magnifiques paysages de ce pays, puisse un jour disparaître à
cause des textos. Je crois plutôt que cette forme d'écriture abrégée sera de
plus en plus élaborée, et qu'elle deviendra assimilable à un code dans certains
cas, plus performant et plus rapide d'utilisation avec certains outils.
De fait, la phonétique, que nous haïssions à l'école, devient ludique et facile
par ce biais. Peu importe que la forme des signes en soit changée. Elle est
efficace et rapide, innovante et créative. (Voir smileys)
L'écriture abrégée est plus à la portée des porte-monnaie des jeunes, car elle
a été induite au départ, il ne faut pas l'oublier, par le coût de la communication,
lié au nombre de lettres émises ; la force d'adaptation , de créativité et la
débrouillardise des jeunes a fait le reste.
Je pense donc que le « texto » devient, non pas une langue, mais un langage, un
code. Il en existe déjà beaucoup pour les besoins quotidiens. (Code de la
route, postal, civil, de bonne conduite, etc.)
Bien sur, cette façon d'écrire est inacceptable sur certains salons ou pour des
textes littéraires ; je pense simplement que, à différence de fonction,
différence d'outils et d'utilisation. L'un ne doit pas être comparé à l'autre,
mais en devenir un mode complémentaire, quoi !
Et les correcteurs automatiques sont là pour nous aider.
L'amour de l'écrit et de la lecture sera toujours présent, cela est bien trop
ancré dans toutes les civilisations, et depuis l'aube des temps. C'est un
besoin viscéral que d'inscrire la vie de manière à être compris par tous, et
transmettre.
Une « gérération-écran » écrit avec des écrans. Il faut accepter ce fait. Les
amoureux de l'écriture littéraire seront toujours présents, même si
effectivement cela se raréfie avec le temps, pour ce qui concerne l'actuel, et
se transforme pour l'à-venir.
Qu'est-ce que ça peut me faire si la vieille
et magnifique langue française n'existe plus dans mille ans ? Qu'est-ce qu'un
homme du Neandertal aurait saisi de nos pattes de mouches ? Les siècles et les
Hommes formeront d'autres belles langues, les critères de saisie et de choix ne
seront pas les mêmes mais au fond, heureusement ! Cela prouvera que l'humanité
n'est ni statique ni guindée, et qu'elle reste ouverte au changement,
donc évolutive.Et qu'elle aime laisser en partage ses messages ! Et garde le besoin fondamental de désirer se faire comprendre et d'être
comprise...
Comme nos ancêtres, le besoin de communiquer restera toujours un besoin ;
finalement le moyen importe peu.
Je ne sais pas écrire l'informatique, mais
j'aime vous voir et je le fais par le biais d'un instrument qui m'effraie
chaque fois que je l'ouvre, tellement je suis réfractaire à son fonctionnement.
Qu'importe ! je l'utilise avec succès pour communiquer.
Il y aura toujours des musiciens comme des peintres ou des écrivains , cela est
primordial. Au moins autant que des pros de l'informatique, et que les
tailleurs de crayons.
Sourires à tous et à toutes.
feuilllle