Il faut rêver...
Il faut rêver……..
Une alcôve se cache, mais la lucarne s’ouvre…
Un enfant se détache, un homme se découvre…
Nous pouvons regarder un grand sapin stoïque ;
Il semble se garder des trésors volatiles
Qui vivent pour eux-mêmes… Les branchages qui piquent,
Dessous la lune blême, par un accord subtil
Entre racine et aile, leur offrent un accueil.
Dans les épines frêles, des joyaux irisés
Saisissent la lumière qu’ils tracent au recueil
De l’écorce et du lierre, du tronc martyrisé.
Et dans l’humus un germe, s’anime et se déploie …
Un visage se ferme, mais le regard s’accroît…
Tu peux laisser couler l’eau furtive des bois :
Elle se terre et délaie, à l’approche des doigts
Minéraux et brindilles, enchâssés et flottées.
L’onde sombre frétille, se cabre et étincelle
Entre mousses et pierres. De cette humidité
Happée par la bruyère, jaillit un arc en ciel.
Il éclaire les yeux de grisantes pensées,
De parfums merveilleux et de larmes versées.
Dans les abysses sombres, la lumière existe…
Cachée auprès de l’ombre, se dessine une piste…
Je peux sonder le ciel et vouloir voyager
Je ne peux attraper aucun astre stellaire ;
La distance y est telle, que nul ne peut plonger
Dans l’espace drapé qui ne diffuse l’air ;
Mais je rêve avec d’autres, d’échappées absolues
De trames tissées d’or, de fresques esquissées
De coloris sonores, d’idéaux résolus….
Nous les voudrions vôtres, mais savons éclipser …
Nul ne pourra braver dans nos cœurs tout l’espoir
Qui s’en va dériver dans la clarté du noir…
Une alcôve se cache, mais la lucarne s’ouvre…
Un enfant se détache, un homme se découvre…
feuilllle