Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Feuilllle, Itin'Errance et Natur'Ailes
2 mars 2007

Voyage à Marseille

Voyage à Marseille

 

marseille_171 marseille_169  marseille_170

Arbres de marseille, la nuit, vus de ma petite lorgnette numérique...


Il y a une chose que je peux dire !

Même s’il fait gris, dans le Sud, le ciel y déverse une lumière bleue !

 

Il y a presque trois semaines, lorsque je suis descendue du TGV à la gare Saint Charles, j’ai pourtant été estomaquée de voir un ciel lavé de tout nuage, j’ai dû ôter ma cape pour ne garder que ma veste ; il était près de midi et le temps était plus que printanier. La douceur de l’air ambiant m’a surprise car à la mi-février, je ne m’attendais pas à une telle différence climatique d’avec la Normandie.

Si mon premier regard est pour le ciel, le deuxième s’accroche à mon environnement immédiat.

Un grand lion statufié garde avec vigilance les escaliers aux accents chantant. Une partie de la Ville s’étend et se ramifie au-delà. Elle est encore pleine de mystères pour moi.

 

marseille_323    marseille_156     marseille_321

La légèreté du climat, l’immensité du ciel, surtout ce jour là, m’envoûte littéralement.

Il est vrai que je ne connaissais du Sud que les mois étésiens…le travail a ses obligations.

Des friselis floraux rosés coiffent certains arbres, chez moi cela commence seulement maintenant. Presque un mois de décalage ! la France est merveilleuse : plusieurs climats, campagne montagnes mers et océans, flores et faunes diverses, passé historique et architectural flamboyants, patois et accents encore existants, des dizaines d’ethnies disparates, un petit univers terrestre spécial.

 

Sur l’écorce de l’arbre nu planté devant le portail de l’appartement de mon amie, (d’anciens ateliers de sucre transformés en lofts, j’imagine les ânes gravissant le chemin montant aux étages, transformé à présent par des escaliers) je dépose doucement une coccinelle marchant à petites pattes sur le bitume.

 

J’observe les grands bâtiments magnifiques, les balcons présentant gaiement leurs fleurs ou leur linges colorés qui sèchent, les vieux portiques sculptés…

  marseille_160  marseille_056   marseille_161

J’essaie de trouver un charme à cette ville, de toutes mes forces, mais je suis restée « scotchée » au premier abord par ses effluves et son désordre, par sa saleté aussi. Il faut me pardonner, je n’ai pas l’habitude. Je n’ai jamais vu une ville si mal tenue, je le jure. Alors je lève les yeux, remarque le ciel superbe clairsemé de mouettes et de goélands, constate au fil des jours la vivacité avec laquelle le temps change pour toujours redevenir tiède, son architecture et ses portes cochères superbes, et puis m’attache à la gentillesse des gens, tant de nationalités diverses qui sourient et accueillent chaleureusement !

 

marseille_042 marseille_043


 marseille_044 marseille_045 marseille_051 marseille_049 marseille_059

Marseille est un pays dans un pays : un territoire recevant des familles de tous horizons, installées depuis une ou deux, voir plus, générations ; chacun apparemment s’y sens chez soi, et c’est ce mélange cosmopolite qui me plait. C’est une enclave colorée et robuste faite de mélanges multiples et de fragrances épicées.

En faisant les courses, j’apprécie à sa juste valeur la générosité des marchands qui « font goûter » leur pays, pour peu que vous intéressiez à eux et à leur histoire.

J’ai un superbe souvenir de café Arménien chez un couple presque inconnu.

Des sourires Grecs à ceux des Maghrébins, je trouverais toujours une réponse…

 

marseille_271  marseille_278  marseille_280


Tous ces gens ont un sourire ancestral à la place du cœur, authentique et inné.

Comment peut-on vivre si timidement dans le Nord de la France ?

Oh ! Les gens du Nord sont chaleureux et accueillants aussi, c’est très connu, mais si réservés…La barrière de la connaissance n’effraie pas le Sud. C’est un mode de vie, certainement dû autant au soleil (sa chaleur doit descendre directement dans l’âme) qu’au passé éclectique de chacun : en effet, le sourire est bien l’unique expression physionomique de la communication importante pour s’entendre, surtout quand tant de langues et de cultures sont différentes. Le sourire est universel.

 

Les jours se sont écoulés rapidement, sans jamais se ressembler, entre Ville et Amis, visites et retrouvailles : les pamplemousses et les citrons du jardin de Jeff (Hum ! ses confitures d’abricots !!!), le couscous et le micocoulier de Romain, les sourires de Romane, la tendresse de martine, Berni et le vieux port (les animations de fin d’après-midi …), Maïté et Myriam et leur doux vin couleur de miel du Muscat de Mireval, Michèle à la mi-journée durant sa pause, Philippe « d’à côté »,  les rubans et la ratatouille de Réginelle, les voisins et voisines « coup de cœur », les plombiers incertains (faut pas être pressé !), Yannick et Nicolas dans leur magasin d’informatique (Place Jaurès) ,et toutes les petites boutiques sympathiques du Boulevard des Dames.

Et Thorgal, ce grand chien surprenant par sa taille et son intelligence, sa bonté et sa fidélité.

 

marseille_012

 

…Je trouve tout de même parfois le temps d’avancer ma dernière "nouvelle".

 

Nos soirées se passent souvent dans une ambiance de fête. Un soir calme, je profite du « temps libre » vacancier pour faire vibrer le cristal ; je grave un verre pour mon jeune Ami banlieusard. J’ai choisi comme totem pour lui la licorne ailée. Cela va bien à son monde onirique et fantastique.

marseille_348  marseille_351

Et puis, lors d’une ballade inopinée au cœur de la Ville, ce moment incongru :

« -Qu’est-ce que tu fais là ? »

Je me suis retournée, surprise par la plaisante tape sur l’épaule, pour voir…

« -Catherine ! Mais que fais-tu à Marseille !

 -Mais je suis chez moi ! Par contre, toi, non ! »

Nous avons ri ensembles, le plaisir insolite des retrouvailles après tant d’années de travail commun aux alentours de Paris !

…Elle y est encore, dans cet établissement en disfonctionnement perpétuel, morbide et inefficace, et cherche à le quitter, ce que j’ai fait il y a plusieurs années. Je n’aurais jamais cru qu’elle était née ici, nous n’en n’avions jamais parlé. Elle n’a plus d’accent depuis longtemps…

Comme quoi, les relations de travail sont bien souvent confinées au simple échange professionnel…

Faut-il le regretter ?

Nous avons parcouru ensembles le vieux port...

 

marseille_163marseille_029marseille_157

 

 

 Je n’ai pas entendu de cigales, elles doivent avoir encore trop froid pour sortir ; Pagnol, qui a je crois séjourné un peu à Marseille, aurait bien ri s’il avait pu entendre l’espérance d’une normande : réentendre une stridulation, à cette époque ! Sourire…

 

Subjuguée par l’Hôtel-dieu, je n’ai pas  résisté à le contempler plusieurs minutes…

Il y aussi cette curiosité de « maison tournée » je crois qu’il s’agit de l’hôtel particulier De Cabre, 3 étages, une très ancienne maison de Marseille ; sans doute la plus vieille. (1535, style Louis XII et renaissance m’a-t-on appris).

Elle a dû être déplacée en 1954 et tournée de 90° pour rentrer dans l'alignement de la grand-Rue, m' informe Wikipédia.

J’ignore comment ils ont pu exécuter cette manœuvre étonnante, sans doute par un système de rails et de grues…mais il est courant d’entendre à Marseille que tout a été « pirouetté » d’un coup !

 

Joie ! La maison des bonbons !!!

 

marseille_140 marseille_146 marseille_153

…Je m’ennuyais des arbres, du vert, je voulais voir l’eau aussi ; Marseille suit la côte, mais il n’est pas très pratique de distinguer la Méditerranée de la ville : il faut prendre un car jusqu’au Prado.

Un soir, nous y sommes allées à trois, les couleurs du ciel et de la mer s’arrangeaient pour nous présenter des tableaux dignes des plus beaux peintres. Je n’avais jamais vu en février des jades et des roses si précis. Le profil de l’archipel des îles de Frioul (If et son château, Ratonneau et Pomègues) dessinait sur l’horizon une silhouette de tortue, produisait un effet d’infini, les lumières de la ville et de la lune frissonnaient et se reflétaient sur une mer d’huile, oh ! Comme je comprends les Surréalistes !

marseille_168 marseille_166 marseille_192 marseille_202


 

marseille_178 marseille_203 marseille_174 marseille_179



Le David, dont on me spécifie l’étrange et anecdote, me laisse froide. (Il parait que les étudiants chaque année lui peignent en rouge régulièrement …les testicules !)

Le Bateau Ivre tangue sur son roc ; il surveille galamment une plage presque déserte à cette heure et à cette saison.

 

Au loin, une grande Vierge d’or pointe de son dôme déjà bombé par la colline qui le supporte, en effilochant des bribes de nuage. La basilique Notre-Dame de la Garde, située à162 m d'altitude, au Sud est du Vieux Port, est surnommée «La Bonne Mère» et est considérée comme étant la Protectrice de la Ville.

 

Les arbres prenaient des allures de dentelles… la nuit...

marseille_003 marseille_006

marseille_005

marseille_006bis marseille_004

Je suis passée dans une ville que je ne connaissais pas, que je n’osais affronter, surtout suite à un souvenir très « embouteillé » d’il y a deux ans - une mauvaise traversée en quelque sorte, et que j’ai presque détesté à première vue.

Finalement, malgré les travaux causés par l’installation d’un tramway, la créations de parkings souterrains, le remplacement des canalisations d’eau obsolètes, et  divers ravalements de façades (ce n’est pas un luxe mais un respect pour les vieilles pierres je pense), et malgré la saleté (dommage…) de la Ville, je peux dire que je l’aime à présent !

Et bien sur, privilégiant l’amitié et les rencontres amicales aux visites touristiques, je suis loin d’avoir exploité toutes les magnificences de Marseille. Et c’est tant mieux, car j’y reviendrais dorénavant avec plaisir.

 

Il fallait juste que j’ose y vivre plusieurs jours. Comme ça, sans raison ! Car finalement, le meilleur est toujours dans le cœur.

 

 

…Près de ma cheminée, en écrivant tout ceci, je m’évade encore un peu vers ce minuscule coin du Sud tiède et chaleureux, composite et teinté de toutes les couleurs de peaux. J’y retournerai.

marseille_091  marseille_082   marseille_086

 

Je suis heureuse de retrouver la maisonnée, les violettes sont belles, les jonquilles se dressent fièrement sur leurs tiges épaisses, j’ai vu une chouette planer lourdement au dessus de la pâture près de l’Epte cette nuit en rentrant. Les plumes de ses ailes traçaient un arc blanc laiteux sur la voûte étoilée.

La vieille souche commence à déployer tendrement des surgeons qui verdiront bientôt…

  marseille_075  marseille_068  marseille_072

Sourires à tous et à toutes...

feuilllle

texte et images protégés


Publicité
Commentaires
B
Des expériences aussi nombreuses que les feuilllles d'un grand chêne : des vertes, des bourgeonnante, des jaunies et nostalgiques, des sèches, des mortes mais toujours une ramure élancée, riche et généreuse. Un tronc fort et des racines vivaces ! (Et aussi de jolies photos, la plus belle : le doudou)
B
Salut feuille,<br /> ca faisait longtemps! Elles sont très sympa tes photos de paysage, j'adore!<br /> A plus<br /> benjamin
X
Bonjour, me voilà de retour et c'est avec un réel plaisir que je parcours à nouveau ton blog, bon dimanche
D
... Ça bougeonnnnne ! Tendresse
B
Que de belles images et de beaux souvenirs ramenés de là-bas, Marseille, je n'y ai jamais mis les pieds et pourtant j'adorerais, cette ville m'attire sans savoir pourquoi. Mon grand-père est né et a grandi dans cette belle ville, sans doute une envie de voir cet endroit pour ça, entre autres..... ça m'a l'air tellement vivant, tellement vrai, toutes ces populations différentes qui se mélangent, ça ne peut donner que du bon nan ?!
Publicité
Publicité